ERBITUX® : cétuximab


FORMES et PRÉSENTATIONS (début page)
Solution pour perfusion à 5 mg/ml (incolore) :  Flacons de 20 ml et de 100 ml, boîtes unitaires.


COMPOSITION (début page)
 p flacon
 de 20 mlde 100 ml
Cétuximab* (DCI) 100 mg500 mg
Excipients : chlorure de sodium, glycine, polysorbate 80, acide citrique monohydraté, hydroxyde de sodium, eau ppi.

* Anticorps monoclonal chimérique IgG1 produit dans une lignée cellulaire de mammifère (Sp2/0) par la technique de l'ADN recombinant.

DCINDICATIONS (début page)
Erbitux est indiqué dans le traitement des patients présentant un cancer colorectal métastatique avec gène KRAS de type sauvage exprimant le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) :
  • en association avec une chimiothérapie à base d'irinotécan ; 
  • en association au FOLFOX, en 1re ligne ;
  • en monothérapie après échec d'un traitement à base d'oxaliplatine et d'irinotécan et en cas d'intolérance à l'irinotécan.
Pour plus de précisions, cf Pharmacodynamie.
Erbitux est indiqué dans le traitement des patients présentant un carcinome épidermoïde de la tête et du cou :
  • en association avec la radiothérapie en cas de maladie localement avancée ;
  • en association avec la chimiothérapie à base de sels de platine en cas de maladie récidivante et/ou métastatique.

DCPOSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION (début page)
Erbitux doit être administré sous la surveillance d'un médecin expérimenté dans l'administration des médicaments anticancéreux. Une surveillance étroite est nécessaire pendant la perfusion et pendant au moins 1 heure après la fin de la perfusion. La disponibilité d'un matériel de réanimation est impérative.
Posologie : 
Avant la première perfusion, les patients doivent recevoir une prémédication par un antihistaminique et un corticostéroïde. Cette prémédication est recommandée avant toutes les perfusions ultérieures.
Pour toutes les indications, Erbitux est administré une fois par semaine. La première dose est de 400 mg de cétuximab par m2 de surface corporelle. Toutes les doses hebdomadaires ultérieures sont de 250 mg de cétuximab par m2 chacune.
Cancer colorectal :
Chez les patients atteints de cancer colorectal métastatique, le cétuximab est utilisé en association avec la chimiothérapie ou en monothérapie (cf Pharmacodynamie). Il faut vérifier le statut sauvage (non muté) du gène KRAS tumoral avant la première perfusion de cétuximab. Il est important que cette détermination soit réalisée par un laboratoire expérimenté à l'aide d'une méthode d'analyse validée (cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Pharmacodynamie).
Concernant la posologie ou les ajustements posologiques recommandés pour les médicaments chimiothérapeutiques administrés en association, se référer au résumé des caractéristiques du produit de ces médicaments. Ils doivent être administrés au moins une heure après la fin de la perfusion du cétuximab.
Il est recommandé de poursuivre le traitement par cétuximab jusqu'à la progression de la maladie sous-jacente.
Carcinome épidermoïde de la tête et du cou :
Chez les patients atteints de carcinome épidermoïde localement avancé de la tête et du cou, le cétuximab est utilisé en association avec la radiothérapie. Il est recommandé de débuter le traitement par le cétuximab une semaine avant la radiothérapie et de poursuivre le traitement par cétuximab jusqu'à la fin de la période de radiothérapie.
Chez les patients atteints de carcinome épidermoïde de la tête et du cou récidivant et/ou métastatique, le cétuximab est utilisé en association avec une chimiothérapie à base de sels de platine, suivi d'un traitement d'entretien par le cétuximab jusqu'à progression de la maladie (cf Pharmacodynamie). La chimiothérapie doit être administrée au moins une heure après la fin de la perfusion du cétuximab.
Populations particulières :
Seuls des patients présentant des fonctions rénales et hépatiques adéquates ont fait l'objet d'investigations à ce jour (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Le cétuximab n'a pas été étudié chez des patients présentant des troubles hématologiques préexistants (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Aucun ajustement de dose n'est nécessaire chez les sujets âgés ; cependant, l'expérience concernant les sujets de 75 ans ou plus est limitée.
Population pédiatrique :
L'efficacité du cétuximab chez les patients pédiatriques âgés de moins de 18 ans n'a pas été établie. Aucun nouveau signal relatif à l'innocuité n'a été identifié chez les patients pédiatriques, d'après les rapports d'une étude de phase I.
Il n'y a pas d'utilisation pertinente du cétuximab pour la population pédiatrique dans les indications octroyées.

Mode d'administration : 
Erbitux 5 mg/ml est administré par voie intraveineuse en utilisant soit une pompe à perfusion, soit un goutte-à-goutte, soit une pompe à seringue (pour les instructions de manipulation, cf Modalités de manipulation et d'élimination).
Pour la dose initiale, la durée de perfusion recommandée est de 120 minutes. Pour les doses hebdomadaires ultérieures, la durée de perfusion recommandée est de 60 minutes. La vitesse maximale de perfusion ne doit pas dépasser 10 mg/min.

DCCONTRE-INDICATIONS (début page)
  • Antécédents connus de réactions d'hypersensibilité sévères (grade 3 ou 4) au cétuximab.
  • Association d'Erbitux avec une chimiothérapie à base d'oxaliplatine chez les patients atteints d'un cancer colorectal métastatique (CCRm) avec gène KRAS muté ou pour lesquels le statut KRAS du CCRm est indéterminé (cf aussi Mises en garde et Précautions d'emploi).
  • Avant d'instaurer un traitement en association, il doit être tenu compte des contre-indications des médicaments chimiothérapeutiques utilisés simultanément ou de la radiothérapie.

DCMISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI (début page)
Réactions liées à la perfusion :
Si le patient présente une réaction légère ou modérée liée à la perfusion, la vitesse de perfusion peut être diminuée. Il est recommandé de maintenir cette vitesse de perfusion réduite pour toutes les perfusions ultérieures.
Des réactions sévères liées à la perfusion ont été rapportées chez des patients traités par le cétuximab (cf Effets indésirables). Les symptômes apparaissaient habituellement pendant et jusqu'à 1 heure après la fin de la première perfusion, mais peuvent apparaître après plusieurs heures ou lors des perfusions suivantes. Il est recommandé de prévenir les patients de la possibilité de ce type d'apparition tardive et de leur demander de prévenir leur médecin si des symptômes d'une réaction liée à la perfusion apparaissent. La survenue d'une réaction sévère liée à la perfusion impose l'arrêt immédiat et définitif du traitement par le cétuximab et peut nécessiter un traitement d'urgence.
Une attention spéciale est recommandée pour les patients présentant un indice de performance réduit et des antécédents de pathologie cardiorespiratoire.
Affections respiratoires :
Des cas de maladie interstitielle pulmonaire ont été rapportés, principalement dans la population japonaise. Si l'on diagnostique une maladie interstitielle pulmonaire, le cétuximab doit être interrompu et le patient traité d'une manière appropriée.
Réactions cutanées :
Les réactions cutanées sont très fréquentes et peuvent nécessiter l'interruption ou l'arrêt définitif du traitement. D'après les recommandations de la pratique clinique, l'utilisation prophylactique de tétracyclines par voie orale (pendant 6 à 8 semaines) et de crème à base d'hydrocortisone à 1 % en application locale avec un agent hydratant doit être envisagée. Des dermocorticoïdes d'activité modérée à forte et des tétracyclines orales ont été utilisés pour traiter des réactions cutanées.
Si un patient présente une réaction cutanée sévère (>= grade 3 ; US National Cancer Institute - Common Terminology Criteria for Adverse Events, CTCAE), le traitement par le cétuximab doit être interrompu. Le traitement peut être réinstauré uniquement si la réaction a régressé au grade 2.
Si la réaction cutanée sévère est apparue pour la première fois, le traitement peut être repris sans aucune modification de dose.
En cas de deuxième et de troisième apparition de réactions cutanées sévères, le traitement par le cétuximab doit de nouveau être interrompu. Le traitement peut uniquement être réinstauré à un niveau de dose inférieur (200 mg/m2 après la deuxième survenue et 150 mg/m2 après la troisième survenue) si la réaction a régressé au grade 2.
Si une réaction cutanée sévère survient pour la quatrième fois ou ne régresse pas au grade 2 pendant l'interruption du traitement, l'arrêt définitif du traitement par le cétuximab s'impose.
Déséquilibres électrolytiques :
Des cas de diminution progressive de la concentration sérique en magnésium sont fréquents et peuvent entraîner une hypomagnésémie sévère. L'hypomagnésémie est réversible après l'arrêt du cétuximab. Par ailleurs, une hypokaliémie peut également se développer comme conséquence d'une diarrhée. Une hypocalcémie peut également apparaître ; en particulier, en association avec la chimiothérapie à base de sels de platine, la fréquence des hypocalcémies sévères peut être accrue.
La détermination des concentrations sériques en électrolytes est recommandée avant le traitement au cétuximab, ainsi que régulièrement au cours de celui-ci. Une supplémentation en électrolytes est recommandée si nécessaire.
Neutropénie et complications infectieuses associées :
Chez les patients recevant le cétuximab en association avec une chimiothérapie à base de sels de platine, le risque d'apparition d'une neutropénie sévère est accru, celle-ci pouvant entraîner ensuite des complications infectieuses de type neutropénie fébrile, pneumonie ou sepsis. Une surveillance attentive est recommandée chez ces patients, en particulier ceux qui présentent des lésions cutanées, une mucite ou une diarrhée pouvant favoriser l'apparition d'infections (cf Effets indésirables).
Troubles cardiovasculaires :
Une fréquence accrue des événements cardiovasculaires sévères et parfois fatals, ainsi que des décès survenant sous traitement, a été observée lors du traitement du cancer du poumon non à petites cellules, du carcinome épidermoïde de la tête et du cou et du carcinome colorectal. Lors de certaines études, une association de ces effets avec un âge >= 65 ans ou l'indice de performance a été observée. Lors de la prescription de cétuximab, le statut cardiovasculaire et l'indice de performance du patient, ainsi que l'administration concomitante de composés cardiotoxiques tels que les fluoropyrimidines, doivent être pris en compte.
Affections oculaires :
Les patients présentant des signes et symptômes évocateurs de kératite tels que la survenue ou l'aggravation d'une inflammation de l'oeil, de larmoiements, d'une sensibilité à la lumière, d'une vision trouble, d'une douleur oculaire et/ou d'une rougeur oculaire, doivent être rapidement orientés vers un ophtalmologue.
Si un diagnostic de kératite ulcéreuse est confirmé, le traitement par le cétuximab doit être suspendu ou arrêté. Si le diagnostic de kératite est confirmé, les bénéfices et les risques liés à la poursuite du traitement doivent être soigneusement pris en compte.
Le cétuximab doit être utilisé avec précaution chez les patients ayant des antécédents de kératite, de kératite ulcéreuse ou de sécheresse oculaire sévère. Le port de lentilles de contact est également un facteur de risque pour les kératites et les ulcérations cornéennes.
Patients atteints de cancer colorectal et présentant des tumeurs avec mutation KRAS :
Le cétuximab ne doit pas être utilisé pour le traitement des patients atteints de cancer colorectal dont les tumeurs sont porteuses de mutations KRAS ou dont le statut KRAS des tumeurs n'est pas connu. Les résultats des études cliniques montrent un rapport bénéfice/risque défavorable en cas de tumeurs porteuses de mutations KRAS. En particulier, chez ces patients, des effets délétères sur la durée de survie sans progression (PFS) et la durée de survie globale (OS) ont été observés lors de l'utilisation du cétuximab en association au protocole de traitement FOLFOX4 (cf Pharmacodynamie).
Des observations similaires ont également été rapportées lors de l'administration de cétuximab en complément d'un traitement associant le protocole XELOX au bévacizumab (CAIRO2). Cependant, dans cette étude, aucun effet positif sur la PFS ou l'OS n'a été démontré également chez les patients présentant des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage.
Populations particulières :
Seuls des patients présentant des fonctions rénales et hépatiques adéquates ont fait l'objet d'investigations à ce jour (créatinine sérique <= 1,5 fois la limite supérieure de la normale, transaminases <= 5 fois la limite supérieure de la normale, bilirubine <= 1,5 fois la limite supérieure de la normale).
Le cétuximab n'a pas été étudié chez des patients présentant un ou plusieurs des résultats de laboratoire suivants :
  • hémoglobine < 9 g/dl,
  • leucocytes < 3000/mm3,
  • polynucléaires neutrophiles < 1500/mm3,
  • plaquettes < 100 000/mm3.
L'expérience sur l'utilisation du cétuximab en association avec la radiothérapie dans les cancers colorectaux est limitée.
Population pédiatrique :
L'efficacité du cétuximab chez les patients pédiatriques âgés de moins de 18 ans n'a pas été établie. Aucun nouveau signal relatif à l'innocuité n'a été identifié chez les patients pédiatriques, d'après les rapports d'une étude de phase I.

DCINTERACTIONS (début page)
En association avec une chimiothérapie à base de sels de platine, la fréquence des leucopénies sévères ou des neutropénies sévères peut être accrue, ce qui peut entraîner une augmentation des complications infectieuses de type neutropénie fébrile, pneumonie et sepsis, par comparaison avec une chimiothérapie à base de sels de platine utilisée seule (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
En association avec les fluoropyrimidines, la fréquence des ischémies cardiaques, notamment de l'infarctus du myocarde et de l'insuffisance cardiaque congestive, ainsi que la fréquence du syndrome main-pied (érythrodysesthésie palmoplantaire), peuvent être accrues par comparaison avec les fluoropyrimidines.
En association avec la capécitabine et l'oxaliplatine (XELOX), la fréquence des diarrhées sévères peut être accrue.
Une étude spécifique d'interaction a montré que les caractéristiques pharmacocinétiques du cétuximab ne sont pas modifiées après coadministration d'une dose unique d'irinotécan (350 mg/m2 de surface corporelle). De façon similaire, la pharmacocinétique de l'irinotécan était inchangée lorsque le cétuximab était coadministré.
Aucune autre étude spécifique d'interaction avec le cétuximab n'a été menée chez l'homme.

DCFERTILITÉ/GROSSESSE/ALLAITEMENT (début page)
Grossesse : 
L'EGFR est impliqué dans le développement du foetus. Un nombre restreint d'observations chez l'animal indique un transfert placentaire du cétuximab et il a été constaté que d'autres anticorps IgG1 traversent la barrière placentaire. Les données obtenues chez l'animal ne montrent aucune évidence de tératogénicité. Cependant, en fonction de la dose, une augmentation de l'incidence des avortements a été observée (cf Sécurité préclinique). On ne dispose pas de données suffisantes chez la femme enceinte ou qui allaite.
En conséquence, durant la grossesse ou en l'absence de contraception adéquate, il est fortement recommandé de n'administrer Erbitux que si le bénéfice potentiel pour la mère justifie le risque potentiel pour le foetus.

Allaitement : 
L'excrétion d'Erbitux dans le lait maternel est inconnue. L'allaitement est déconseillé durant un traitement par Erbitux et jusqu'à 2 mois après la dernière administration.
Fécondité : 
Il n'existe aucune donnée sur l'effet du cétuximab sur la fécondité chez l'être humain. Les effets sur la fécondité chez l'homme et la femme n'ont pas été évalués dans le cadre d'études formelles sur l'animal (cf Sécurité préclinique).


DCCONDUITE et UTILISATION DE MACHINES (début page)
Les effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'ont pas été étudiés. Si les patients présentent des symptômes liés au traitement qui affectent leur capacité à se concentrer et à réagir, il est recommandé qu'ils ne conduisent pas ou qu'ils n'utilisent pas de machines jusqu'à disparition de ces effets.

DCEFFETS INDÉSIRABLES (début page)
Les principaux effets indésirables du cétuximab sont les réactions cutanées, observées chez plus de 80 % des patients, l'hypomagnésémie, observée chez plus de 10 % des patients, et les réactions liées à la perfusion, observées chez plus de 10 % des patients avec des symptômes légers à modérés et chez plus de 1 % des patients avec des symptômes sévères.
Les définitions suivantes sont applicables à la terminologie en matière de fréquence utilisée ci-après : très fréquent (>= 1/10), fréquent (>= 1/100, < 1/10), peu fréquent (>= 1/1000, < 1/100), rare (>= 1/10 000, < 1/1000), très rare (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Un astérisque (*) indique que des informations complémentaires sur les effets indésirables respectifs sont fournies sous la liste.
Troubles du métabolisme et de la nutrition :
  • Très fréquent : hypomagnésémie (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
  • Fréquent : déshydratation, en particulier secondaire à une diarrhée ou une mucite ; hypocalcémie (cf Mises en garde et Précautions d'emploi) ; anorexie pouvant entraîner une perte de poids.
Affections du système nerveux :
  • Fréquent : maux de tête.
  • Fréquence indéterminée : méningite aseptique.
Affections oculaires :
  • Fréquent : conjonctivite.
  • Peu fréquent : blépharite, kératite.
Affections vasculaires :
  • Peu fréquent : thrombose veineuse profonde.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales :
  • Peu fréquent : embolie pulmonaire, maladie interstitielle pulmonaire.
Affections gastro-intestinales :
  • Fréquent : diarrhées, nausées, vomissements.
Affections hépatobiliaires :
  • Très fréquent : élévation des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, PA).
Affections de la peau et du tissu sous-cutané :
  • Très fréquent : réactions cutanées*.
  • Très rare : syndrome de Stevens-Johnson/syndrome de Lyell (nécrolyse épidermique toxique).
  • Fréquence indéterminée : surinfection des lésions cutanées*.
Troubles généraux et anomalies au site d'administration :
  • Très fréquent : réactions légères ou modérées liées à la perfusion* ; mucite légère à modérée pouvant entraîner une épistaxis.
  • Fréquent : réactions sévères liées à la perfusion*, fatigue.
Informations complémentaires :
Globalement, aucune différence cliniquement significative n'a été observée selon le sexe.
Réactions liées à la perfusion :
Les réactions légères ou modérées liées à la perfusion sont très fréquentes, comprenant des symptômes tels que fièvre, frissons, vertiges ou dyspnée survenant pendant ou peu de temps après la perfusion, principalement lors de la première perfusion du cétuximab.
Des réactions sévères liées à la perfusion peuvent apparaître fréquemment, conduisant dans de rares cas à une issue fatale. Ces réactions surviennent habituellement pendant ou dans l'heure qui suit la première perfusion du cétuximab, mais elles peuvent se produire après plusieurs heures ou lors de perfusions ultérieures. Bien que le mécanisme sous-jacent n'ait pas été identifié, certaines de ces réactions peuvent être de type anaphylactoïde/anaphylactique et elles peuvent inclure des symptômes tels que bronchospasme, urticaire, élévation ou diminution de la pression artérielle, perte de conscience ou état de choc. Dans de rares cas, une angine de poitrine, un infarctus du myocarde ou un arrêt cardiaque ont été observés.
Pour la prise en charge clinique des réactions liées à la perfusion, cf Mises en garde et Précautions d'emploi.
Réactions cutanées :
Des réactions cutanées ont été rapportées chez plus de 80 % des patients et se présentent principalement sous forme d'éruption acnéiforme et/ou, moins fréquemment, sous forme de prurit, de sécheresse cutanée, de desquamation, d'hypertrichose ou d'anomalies unguéales (par exemple paronychies). Environ 15 % des réactions cutanées sont sévères, incluant des cas isolés de nécrose cutanée. La plupart des réactions cutanées se développent au cours des trois premières semaines de traitement. En général, elles disparaissent sans séquelles au cours du temps suite à l'arrêt du traitement si les ajustements posologiques recommandés sont respectés (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Les lésions cutanées induites par le cétuximab sont susceptibles de prédisposer les patients à des surinfections (par exemple par Staphylococcus aureus) pouvant engendrer des complications ultérieures telles qu'une cellulite, un érysipèle ou, potentiellement avec une issue fatale, un syndrome d'épidermolyse staphylococcique ou un sepsis.
Traitement en association :
Si le cétuximab est utilisé en association avec des médicaments chimiothérapeutiques, se reporter également au résumé des caractéristiques du produit des médicaments en question.
En association avec une chimiothérapie à base de sels de platine, la fréquence des leucopénies sévères ou des neutropénies sévères peut être accrue, ce qui peut entraîner une augmentation des complications infectieuses de type neutropénie fébrile, pneumonie et sepsis, par comparaison avec une chimiothérapie à base de sels de platine utilisée seule (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
En association avec les fluoropyrimidines, la fréquence des ischémies cardiaques, notamment de l'infarctus du myocarde et de l'insuffisance cardiaque congestive, ainsi que la fréquence du syndrome main-pied (érythrodysesthésie palmoplantaire), peuvent être accrues par comparaison avec les fluoropyrimidines.
En association avec une radiothérapie locale de la région de la tête et du cou, les effets indésirables supplémentaires étaient ceux typiquement associés à la radiothérapie (tels que mucite, radiodermite, dysphagie ou leucopénie, principalement sous forme de lymphopénie). Dans une étude clinique randomisée et contrôlée portant sur 424 patients, les fréquences rapportées de radiodermite et de mucite aiguës sévères aussi bien que celles d'événements tardifs liés à la radiothérapie étaient légèrement plus élevées chez les patients traités par radiothérapie en association avec le cétuximab que chez ceux traités par radiothérapie seule.

DCSURDOSAGE (début page)
On dispose à ce jour de données limitées concernant les doses uniques supérieures à 400 mg/m2 de surface corporelle ou l'administration hebdomadaire de doses supérieures à 250 mg/m2 de surface corporelle. Lors des études cliniques portant sur des doses allant jusqu'à 700 mg/m2 administrées toutes les 2 semaines, le profil de tolérance a été cohérent avec celui décrit dans la rubrique Effets indésirables.

PPPHARMACODYNAMIE (début page)
Classe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques, anticorps monoclonaux (code ATC : L01XC06).
Mécanisme d'action :
Le cétuximab est un anticorps monoclonal chimérique IgG1 spécifiquement dirigé contre le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR).
Les voies de signalisation de l'EGFR sont impliquées dans le contrôle de la survie cellulaire, de la progression du cycle cellulaire, de l'angiogenèse, de la migration et de l'invasion cellulaire, et du potentiel métastatique des cellules.
Le cétuximab se lie à l'EGFR avec une affinité qui est approximativement 5 à 10 fois supérieure à celle des ligands endogènes. Le cétuximab bloque la liaison des ligands endogènes de l'EGFR aboutissant à une inhibition de la fonction du récepteur. De plus, il induit l'internalisation de l'EGFR, ce qui peut entraîner une régulation négative de l'EGFR. Le cétuximab recrute également les cellules immunes effectrices cytotoxiques contre les cellules tumorales exprimant l'EGFR (cytotoxicité médiée par les cellules dépendantes des anticorps-ADCC).
Le cétuximab ne se lie pas aux autres récepteurs de la famille HER (facteur de croissance épidermique humain).
La protéine produite par le proto-oncogène KRAS (Kirsten rat sarcoma 2 viral oncogene homologue) joue un rôle central dans la transduction des signaux de l'EGFR en aval. Au sein des tumeurs, l'activation du gène KRAS par l'EGFR contribue à l'augmentation de la prolifération, de la survie et de la production des facteurs angiogéniques favorisée par l'EGFR.
Le gène KRAS est l'un des oncogènes le plus fréquemment activés dans le cadre des cancers humains. Les mutations du gène KRAS au niveau de certains hot-spots (principalement les codons 12 et 13) engendrent une activation constitutive de la protéine KRAS indépendamment des signaux de l'EGFR.
Effets pharmacodynamiques :
Dans les essais in vitro et in vivo, le cétuximab inhibe la prolifération et induit l'apoptose de cellules tumorales humaines exprimant l'EGFR. In vitro, le cétuximab inhibe la production de facteurs angiogéniques par les cellules tumorales et bloque la migration des cellules endothéliales. In vivo, le cétuximab inhibe l'expression de facteurs angiogéniques par les cellules tumorales et provoque une réduction de la néovascularisation tumorale et des métastases.
Immunogénicité :
Le développement d'anticorps humains antichimériques (HACA) est un effet de classe des anticorps monoclonaux chimériques. Les données sur l'apparition d'HACAs sont limitées. Globalement, des titres mesurables d'HACAs ont été notés chez 3,4 % des patients étudiés, avec des taux d'incidence de 0 à 9,6 % dans les études effectuées dans l'indication ciblée. On ne dispose pas à ce jour de données concluantes sur l'effet neutralisant des HACAs sur le cétuximab. L'apparition d'HACA n'était pas corrélée avec la survenue de réactions d'hypersensibilité ou de tout autre effet indésirable du cétuximab.
Cancer colorectal :
Un test diagnostique (EGFR pharmDx) a été utilisé pour la détection immunohistochimique de l'expression d'EGFR au niveau du matériel tumoral. Une tumeur était considérée comme exprimant l'EGFR si une cellule marquée pouvait être identifiée. Environ 75 % des patients ayant un cancer colorectal métastatique sélectionnés pour les études cliniques avaient une tumeur exprimant l'EGFR et étaient donc considérés comme éligibles pour le traitement par le cétuximab. L'efficacité et la tolérance du cétuximab n'ont pas été documentées chez les patients souffrant de tumeurs dans lesquelles l'EGFR n'a pas été détecté.
Dans les cas de cancer colorectal métastatique, l'incidence des mutations du gène KRAS est comprise entre 30 et 50 %. Les données issues des études montrent qu'il est très peu probable que les patients présentant un cancer colorectal métastatique avec des mutations activatrices du gène KRAS puissent bénéficier d'un traitement par cétuximab ou par une association comprenant le cétuximab. En outre, en administrant le cétuximab en association au protocole de traitement FOLFOX4, un effet délétère significatif a été observé sur la durée de survie sans progression (PFS, Progression-Free Survival).
Le cétuximab, en monothérapie ou en association avec une chimiothérapie, a été étudié dans 5 études cliniques contrôlées randomisées et plusieurs études complémentaires. Les 5 études randomisées ont porté au total sur 3734 patients atteints de cancer colorectal métastatique chez lesquels une expression de l'EGFR était détectable et qui présentaient un indice de performance ECOG <= 2. Chez la majorité des patients inclus, l'indice de performance ECOG était <= 1. Lors de toutes ces études, le cétuximab a été administré comme indiqué dans la rubrique Posologie et Mode d'administration.
Le caractère prédictif du statut du gène KRAS vis-à-vis du traitement par le cétuximab a été confirmé par 4 des études contrôlées randomisées (EMR 62 202-013, EMR 62 202-047, CA225006 et CA225025). Le statut de mutation du gène KRAS était connu pour 2072 des patients. Seule l'étude EMR 62 202-007 n'a pas permis d'analyse.
Le cétuximab a également été étudié en association avec une chimiothérapie dans une étude contrôlée et randomisée de phase III entreprise à l'initiative d'un investigateur (étude COIN, COntinuous chemotherapy plus cétuximab or INtermittent chemotherapy). Dans cette étude, l'expression de l'EGFR n'était pas un critère d'inclusion. Des échantillons tumoraux prélevés chez environ 81 % des patients ont été analysés rétrospectivement pour déterminer l'expression du gène KRAS.
Association du cétuximab et d'une chimiothérapie :
EMR 62 202-013 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique n'ayant pas reçu de traitement préalable pour leur maladie métastatique, a comparé l'association du cétuximab et de l'irinotécan plus une perfusion de 5-fluoro-uracile/acide folinique (FOLFIRI) [599 patients] avec cette même chimiothérapie administrée seule [599 patients]. Sur l'ensemble de la population des patients pour lesquels le statut du gène KRAS était évaluable, 63 % présentaient des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage.
Les données d'efficacité générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :
Variable / statistiquePatients avec gène KRAS de type sauvagePatients avec gène KRAS mutant
Cétuximab + FOLFIRIFOLFIRICétuximab + FOLFIRIFOLFIRI
(N = 316)(N = 350)(N = 214)(N = 183)
OS :
Mois, médiane (IC 95 %)23,5 (21,2 ; 26,3)20,0 (17,4 ; 21,7)16,2 (14,9 ; 17,9)16,7 (14,9 ; 19,4)
Hazard ratio (IC 95 %)0,796 (0,670 ; 0,946)1,035 (0,834 ; 1,284)
Valeur de p0,00930,7549
PFS :
Mois, médiane (IC 95 %)9,9 (9,0 ; 11,3)8,4 (7,4 ; 9,2)7,4 (6,1 ; 8,0)7,7 (7,3 ; 9,2)
Hazard ratio (IC 95 %)0,696 (0,558 ; 0,867)1,171 (0,887 ; 1,544)
Valeur de p0,00120,2648
ORR :
% (IC 95 %)57,3 (51,6 ; 62,8)39,7 (34,6 ; 45,1)31,3 (25,2 ; 38,0)36,1 (29,1 ; 43,5)
Rapport des cotes (IC 95 %)2,069 (1,515 ; 2,826)0,822 (0,544 ; 1,242)
Valeur de p< 0,00010,3475
IC : intervalle de confiance ; FOLFIRI : irinotécan plus perfusion de 5-FU/AF ; ORR : objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle) ; OS : overall survival time, durée de survie globale ; PFS : progression-free survival time, durée de survie sans progression.
EMR 62 202-047 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique n'ayant pas reçu de traitement préalable pour leur maladie métastatique, a comparé l'association du cétuximab et de l'oxaliplatine plus une perfusion continue de 5-fluoro-uracile/acide folinique (FOLFOX4) [169 patients] avec cette même chimiothérapie administrée seule [168 patients]. Sur l'ensemble de la population des patients pour lesquels le statut du gène KRAS était évaluable, 57 % présentaient des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage.
Les données d'efficacité générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :
Variable / statistiquePatients avec gène KRAS de type sauvagePatients avec gène KRAS mutant
Cétuximab + FOLFOX4FOLFOX4Cétuximab + FOLFOX4FOLFOX4
(N = 82)(N = 97)(N = 77)(N = 59)
OS :
Mois, médiane (IC 95 %)22,8 (19,3 ; 25,9)18,5 (16,4 ; 22,6)13,4 (10,5 ; 17,7)17,5 (14,7 ; 24,8)
Hazard ratio (IC 95 %)0,855 (0,599 ; 1,219)1,290 (0,873 ; 1,906)
Valeur de p0,38540,2004
PFS :
Mois, médiane (IC 95 %)8,3 (7,2 ; 12,0)7,2 (5,6 ; 7,4)5,5 (4,0 ; 7,3)8,6 (6,5 ; 9,4)
Hazard ratio (IC 95 %)0,567 (0,375 ; 0,856)1,720 (1,104 ; 2,679)
Valeur de p0,00640,0153
ORR :
% (IC 95 %)57,3 (45,9 ; 68,2)34,0 (24,7 ; 44,3)33,8 (23,4 ; 45,5)52,5 (39,1 ; 65,7)
Rapport des cotes (IC 95 %)2,551 (1,380 ; 4,717)0,459 (0,228 ; 0,924)
Valeur de p0,00270,0290
IC : intervalle de confiance ; FOLFOX4 : oxaliplatine plus perfusion continue de 5-FU/AF ; ORR : objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle) ; OS : overall survival time, durée de survie globale ; PFS : progression-free survival time, durée de survie sans progression.
En particulier, un effet délétère de l'ajout de cétuximab au traitement de base (FOLFOX4) a été observé dans la population des patients porteurs d'une mutation du gène KRAS.
COIN :
Cette étude ouverte, randomisée, à 3 bras, a été menée chez 2445 patients atteints d'un cancer colorectal métastatique ou locorégional inopérable qui n'avaient pas reçu de traitement antérieur pour leur maladie métastatique, et a comparé l'association du cétuximab et de l'oxaliplatine associée à une fluoropyrimidine (perfusion de 5-fluoro-uracile/acide folinique [OxMdG] ou capécitabine [XELOX]) à ces mêmes chimiothérapies administrées seules. Le troisième groupe expérimental a reçu un protocole de traitement OxMdG ou XELOX intermittent sans cétuximab. Les résultats obtenus avec le protocole de traitement XELOX et dans le troisième groupe expérimental ne sont pas présentés.
Les échantillons tumoraux d'environ 81 % des patients ont été analysés rétrospectivement pour déterminer l'expression du gène KRAS, 55 % d'entre eux présentaient un gène KRAS de type sauvage. Au sein de cette population, 362 patients avaient reçu l'association de cétuximab et d'oxaliplatine plus fluoropyrimidines (117 patients sous OxMdG et 245 patients sous XELOX), et 367 patients avaient reçu le traitement par l'oxaliplatine plus fluoropyrimidines seul (127 patients sous OxMdG et 240 patients sous XELOX). Parmi la population des patients avec le gène KRAS mutant, 297 patients avaient reçu l'association de cétuximab et d'oxaliplatine plus fluoropyrimidines (101 patients sous OxMdG et 196 patients sous XELOX), et 268 patients avaient reçu le traitement par l'oxaliplatine plus fluoropyrimidines seul (78 patients sous OxMdG et 190 patients sous XELOX).
Les données d'efficacité du protocole de traitement OxMdG générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :
Variable / statistiquePatients avec gène KRAS de type sauvagePatients avec gène KRAS mutant
Cétuximab + OxMdGOxMdGCétuximab + OxMdGOxMdG
(N = 117)(N = 127)(N = 101)(N = 78)
OS :
Mois, médiane (IC 95 %)16,3 (10,3 ; 32,2)18,2 (9,8 ; 27,5)13,1 (8,0 ; 23,9)14,6 (9,5 ; 22,0)
Hazard ratio (IC 95 %)0,93 (0,72 ; 1,19)0,99 (0,75 ; 1,30)
Valeur de p0,6170,931
PFS :
Mois, médiane (IC 95 %)9,0 (5,8 ; 15,5)9,2 (5,8 ; 12,7)6,8 (5,0 ; 10,7)8,5 (3,4 ; 10,8)
Hazard ratio (IC 95 %)0,77 (0,59 ; 1,01)1,05 (0,77 ; 1,41)
Valeur de p0,00560,78
Meilleur taux de réponse global :
% (IC 95 %)68 (58 ; 76)59 (50 ; 68)47 (37 ; 57)51 (40 ; 63)
Rapport des cotes (IC 95 %)1,44 (0,85 ; 2,43)0,83 (0,46 ; 1,49)
Valeur de p0,1710,529
IC : intervalle de confiance ; OxMdG : oxaliplatine plus perfusion de 5-FU/AF ; OS : overall survival time, durée de survie globale ; PFS : progression-free survival time, durée de survie sans progression.
Aucune tendance pouvant indiquer un éventuel bénéfice clinique n'a été montrée chez les patients ayant reçu le cétuximab en association avec le protocole de traitement XELOX en ce qui concerne les critères d'évaluation liés au temps (OS et PFS).
Il y a eu des réductions significatives de doses et des retards dans l'administration de la capécitabine ou de l'oxaliplatine, principalement en raison de la fréquence élevée des diarrhées dans le groupe de traitement contenant le cétuximab. En outre, un nombre significativement moins important de patients traités par le cétuximab a reçu un traitement de seconde intention.
CA225006 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique ayant reçu initialement une association d'oxaliplatine plus fluoropyrimidine pour leur maladie métastatique, a comparé l'association de cétuximab et d'irinotécan (648 patients) avec l'irinotécan en monothérapie (650 patients). Suite à la progression de la maladie, un traitement par des agents ciblant l'EGFR a été instauré chez 50 % des patients du groupe sous irinotécan seul.
Dans la population globale, quel que soit le statut du gène KRAS, les résultats obtenus pour l'association de cétuximab et d'irinotécan (648 patients) par comparaison avec l'irinotécan seul (650 patients) ont été les suivants : durée médiane de survie globale (OS) 10,71 contre 9,99 mois (HR 0,98), durée médiane de survie sans progression (PFS) 4,0 contre 2,6 mois (HR 0,69) et taux de réponses objectives (ORR) 16,4 % contre 4,2 %.
En ce qui concerne le statut du gène KRAS, des échantillons tumoraux n'ont pu être obtenus que chez 23 % des patients (300 sur 1298). Dans la population de patients chez lesquels le statut du gène KRAS a été évalué, 64 % des patients (192) présentaient des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage et 108 patients des tumeurs avec mutations du gène KRAS. Compte tenu de ces données et puisqu'aucun examen indépendant des résultats de l'imagerie n'a été mené, les résultats concernant le statut mutationnel sont considérés comme non interprétables.
EMR 62 202-007 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique après échec d'un traitement à base d'irinotécan pour leur maladie métastatique (dernier traitement avant l'entrée dans l'étude), a comparé l'association de cétuximab et d'irinotécan (218 patients) avec le cétuximab en monothérapie (111 patients).
Par rapport au cétuximab en monothérapie, l'association du cétuximab à l'irinotécan a réduit le risque global de progression de la maladie de 46 % et a significativement augmenté le taux de réponses objectives. Lors de l'étude randomisée, l'amélioration de la durée de survie globale n'a pas atteint un niveau statistiquement significatif ; cependant, en phase de suivi, près de 50 % des patients sous cétuximab en monothérapie ont reçu une association de cétuximab et d'irinotécan après progression de la maladie, ce qui pourrait avoir influencé la durée de survie globale.
Cétuximab en monothérapie :
CA225025 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique ayant reçu antérieurement un traitement à base d'oxaliplatine, d'irinotécan et de fluoropyrimidine pour leur maladie métastatique, a comparé l'ajout de cétuximab en monothérapie au traitement symptomatique optimal (BSC, best supportive care) [287 patients] avec le BSC seul [285 patients]. Sur l'ensemble de la population des patients pour lesquels le statut du gène KRAS était évaluable, 58 % présentaient des tumeurs avec gène KRAS de type sauvage.
Les données d'efficacité générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :
Variable / statistiquePatients avec gène KRAS de type sauvagePatients avec gène KRAS mutant
Cétuximab + BSCBSCCétuximab + BSCBSC
(N = 117)(N = 113)(N = 81)(N = 83)
OS :
Mois, médiane (IC 95 %)9,5 (7,7 ; 10,3)4,8 (4,2 ; 5,5)4,5 (3,8 ; 5,6)4,6 (3,6 ; 5,5)
Hazard ratio (IC 95 %)0,552 (0,408 ; 0,748)0,990 (0,705 ; 1,389)
Valeur de p< 0,00010,9522
PFS :
Mois, médiane (IC 95 %)3,7 (3,1 ; 5,1)1,9 (1,8 ; 2,0)1,8 (1,7 ; 1,8)1,8 (1,7 ; 1,8)
Hazard ratio (IC 95 %)0,401 (0,299 ; 0,536)1,002 (0,732 ; 1,371)
Valeur de p< 0,00010,9895
ORR :
% (IC 95 %)12,8 (7,4 ; 20,3)0
(-)
1,2 (0,0 ; 6,7)0
(-)
Valeur de p< 0,0010,314
BSC : best supportive care, traitement symptomatique optimal ; IC : intervalle de confiance ; ORR : objective response rate, taux de réponses objectives (patients avec réponse complète ou réponse partielle) ; OS : overall survival time, durée de survie globale ; PFS : progression-free survival time, durée de survie sans progression.
Carcinome épidermoïde de la tête et du cou :
La détection par immunohistochimie de l'expression d'EGFR n'a pas été réalisée étant donné que plus de 90 % des patients atteints de carcinome épidermoïde de la tête et du cou présentent des tumeurs exprimant l'EGFR.
Cétuximab en association avec la radiothérapie en cas de maladie localement avancée :
EMR 62 202-006 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de carcinome épidermoïde localement avancé de la tête et du cou, a comparé l'association du cétuximab et de la radiothérapie (211 patients) à la radiothérapie seule (213 patients). Le cétuximab était commencé une semaine avant la radiothérapie et était administré aux doses décrites à la rubrique Posologie et Mode d'administration jusqu'à la fin de la période de radiothérapie.
Les données d'efficacité générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :
Variable/statistiqueRadiothérapie + cétuximabRadiothérapie seule
(N = 211)(N = 213)
Contrôle locorégional :
Mois, médiane (IC 95 %)24,4 (15,7 ; 45,1)14,9 (11,8 ; 19,9)
Hazard ratio (IC 95 %)0,68 (0,52 ; 0,89)
Valeur de p0,005
OS :
Mois, médiane (IC 95 %)49,0 (32,8 ; 69,5+)29,3 (20,6 ; 41,4)
Hazard ratio (IC 95 %)0,73 (0,56 ; 0,95)
Valeur de p0,018
Suivi médian, mois60,060,1
Taux OS à 1 an, % (IC 95%)77,6 (71,4 ; 82,7)73,8 (67,3 ; 79,2)
Taux OS à 2 ans, % (IC 95%)62,2 (55,2 ; 68,4)55,2 (48,2 ; 61,7)
Taux OS à 3 ans, % (IC 95%)54,7 (47,7 ; 61,2)45,2 (38,3 ; 51,9)
Taux OS à 5 ans, % (IC 95%)45,6 (38,5 ; 52,4)36,4 (29,7 ; 43,1)
IC : intervalle de confiance ; OS : overall survival time, durée de survie globale ; un « + » indique que la limite supérieure n'a pas été atteinte au moment de la clôture.
Les patients avec un bon pronostic, indiqué par le stade de la tumeur, l'index de performance de Karnofsky (KPS) et l'âge, ont bénéficié de manière plus distincte de la radiothérapie quand le cétuximab y était ajouté. Aucun bénéfice clinique n'a été démontré chez les patients avec KPS <= 80 et âgés de 65 ans et plus.
L'utilisation du cétuximab en association avec une chimioradiothérapie n'a pas été étudiée de manière adéquate jusqu'à présent. Ainsi, un rapport bénéfice/risque n'a pas encore été établi pour cette combinaison.
Cétuximab en association avec la chimiothérapie à base de sels de platine en cas de maladie récidivante et/ou métastatique :
EMR 62-202-002 :
Cette étude randomisée, menée chez des patients atteints de carcinome épidermoïde de la tête et du cou récidivant et/ou métastatique n'ayant pas reçu antérieurement de chimiothérapie pour traiter cette maladie, a comparé l'association de cétuximab et de cisplatine ou de carboplatine plus une perfusion de 5-fluoro-uracile (222 patients) à cette même chimiothérapie administrée seule (220 patients). Le traitement du groupe sous cétuximab était composé d'un maximum de 6 cycles de chimiothérapie à base de sels de platine en association avec le cétuximab, suivis d'un traitement d'entretien par le cétuximab jusqu'à progression de la maladie.
Les données d'efficacité générées par cette étude sont résumées dans le tableau suivant :
Variable/statistiqueCétuximab + CTXCTX
(N = 222)(N = 220)
OS :
Mois, médiane (IC 95 %)10,1 (8,6 ; 11,2)7,4 (6,4 ; 8,3)
Hazard ratio (IC 95 %)0,797 (0,644 ; 0,986)
Valeur de p0,0362
PFS :
Mois, médiane (IC 95 %)5,6 (5,0 ; 6,0)3,3 (2,9 ; 4,3)
Hazard ratio (IC 95 %)0,538 (0,431 ; 0,672)
Valeur de p< 0,0001
ORR :
% (IC 95 %)35,6 (29,3 ; 42,3)19,5 (14,5 ; 25,4)
Valeur de p0,0001
IC : intervalle de confiance ; CTX : chimiothérapie à base de sels de platine ; ORR : objective response rate, taux de réponses objectives ; OS : overall survival time, durée de survie globale ; PFS : progression-free survival time, durée de survie sans progression.
Les patients avec un bon pronostic, indiqué par le stade de la tumeur, l'index de performance de Karnofsky (KPS) et l'âge, ont bénéficié de manière plus distincte de la chimiothérapie à base de sels de platine quand le cétuximab y était ajouté. Contrairement à la durée de survie sans progression, aucun bénéfice n'a été démontré en termes de durée de survie globale chez les patients avec KPS <= 80 et âgés de 65 ans et plus.
Population pédiatrique :
L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec le cétuximab dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans les indications : adénocarcinome du côlon et du rectum, carcinome épithélial oropharyngé, laryngé ou de la cavité nasale (à l'exception du carcinome du nasopharynx et du lymphoépithéliome) ; cf Posologie et Mode d'administration pour les informations concernant l'usage pédiatrique.

PPPHARMACOCINÉTIQUE (début page)
La pharmacocinétique du cétuximab a été étudiée dans les études cliniques, lorsque le cétuximab était administré en monothérapie ou en association avec une chimiothérapie ou une radiothérapie concomitante. Les perfusions intraveineuses de cétuximab ont montré une pharmacocinétique dose-dépendante à des doses hebdomadaires comprises entre 5 et 500 mg/m2 de surface corporelle.
Lorsque le cétuximab était administré à la dose initiale de 400 mg/m2 de surface corporelle, le volume moyen de distribution était approximativement équivalent à l'espace vasculaire (2,9 l/m2, avec un intervalle de 1,5 à 6,2 l/m2). La Cmax moyenne (± écart-type) était de 185 µg/ml ± 55. La clairance moyenne était de 0,022 l/h par m2 de surface corporelle. Le cétuximab a une longue demi-vie d'élimination, avec des valeurs comprises entre 70 et 100 heures à la dose cible.
Les concentrations sériques du cétuximab atteignaient des niveaux stables au bout de trois semaines de cétuximab en monothérapie. Les concentrations moyennes maximales du cétuximab étaient de 155,8 µg/ml à la semaine 3 et de 151,6 µg/ml à la semaine 8, tandis que les concentrations moyennes minimales correspondantes étaient respectivement de 41,3 µg/ml et 55,4 µg/ml. Dans une étude du cétuximab administré en association avec l'irinotécan, les taux moyens de cétuximab étaient de 50,0 µg/ml à la semaine 12 et de 49,4 µg/ml à la semaine 36.
Différentes voies pouvant contribuer au métabolisme des anticorps ont été décrites. Toutes ces voies impliquent la biodégradation de l'anticorps en molécules plus petites, c'est-à-dire en peptides de petite taille ou en acides aminés.
Pharmacocinétique des populations particulières :
Une analyse intégrée de toutes les études cliniques a montré que les caractéristiques pharmacocinétiques du cétuximab ne sont pas influencées par la race, l'âge, le sexe ou l'état rénal ou hépatique.
Seuls des patients présentant des fonctions rénales et hépatiques adéquates ont fait l'objet d'investigations à ce jour (créatinine sérique <= 1,5 fois la limite supérieure de la normale, transaminases <= 5 fois la limite supérieure de la normale, bilirubine <= 1,5 fois la limite supérieure de la normale).
Population pédiatrique :
Dans une étude de phase I portant sur des patients pédiatriques (1-18 ans) souffrant de tumeurs solides réfractaires, le cétuximab a été administré en association avec l'irinotécan. Les résultats pharmacocinétiques étaient comparables à ceux constatés chez les adultes.

PPSÉCURITE PRÉCLINIQUE (début page)
Les altérations cutanées fonction de la dose, apparaissant à partir de doses équivalentes à celles utilisées chez l'être humain, ont constitué la principale constatation effectuée lors des études de toxicité chez le singe cynomolgus (une étude de toxicité après administration chronique répétée et une étude du développement embryo-foetal).
L'étude de toxicité embryo-foetale chez le singe cynomolgus n'a mis en évidence aucun signe de tératogénicité. Cependant, en fonction de la dose, une incidence accrue des avortements a été observée.
Les données non cliniques sur la génotoxicité et la tolérance locale en cas d'administration fortuite par des voies autres que la voie intraveineuse n'ont pas révélé de risque particulier pour l'homme.
Chez l'animal, aucune étude spécifique n'a été réalisée pour étudier le potentiel carcinogène du cétuximab, ni pour déterminer ses effets sur la fertilité chez le mâle et la femelle.
Aucune étude de toxicité après coadministration du cétuximab et de médicaments chimiothérapeutiques n'a été réalisée.
Aucune donnée non clinique concernant les effets du cétuximab sur la cicatrisation n'est disponible à ce jour. Cependant, sur des modèles précliniques de cicatrisation, on a montré que des inhibiteurs sélectifs de la tyrosine kinase EGFR retardent la cicatrisation.

DPINCOMPATIBILITÉS (début page)
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments à l'exception de ceux mentionnés dans la rubrique Modalités de manipulation et d'élimination.

DPMODALITÉS DE CONSERVATION (début page)
Durée de conservation :
3 ans.
A conserver au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C).
Conditions de conservation du médicament après ouverture :
La stabilité chimique et physique en cours d'utilisation d'Erbitux 5 mg/ml a été démontrée pendant 48 heures à 25 °C, à condition que la solution soit préparée comme décrit à la rubrique Modalités de manipulation et d'élimination.
Erbitux ne contient aucun conservateur antimicrobien ou agent bactériostatique. Sur le plan microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement après ouverture. S'il n'est pas utilisé immédiatement, la durée et les conditions de conservation sont sous la responsabilité de l'utilisateur et ne devraient normalement pas dépasser 24 heures entre 2 °C et 8 °C, excepté si l'ouverture a été faite dans des conditions d'asepsie validées et contrôlées.

DPMODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION (début page)
Erbitux peut être administré à l'aide d'un goutte-à-goutte, d'une pompe à perfusion ou d'une pompe à seringue. Une ligne de perfusion séparée doit être utilisée pour la perfusion, et la ligne doit être rincée avec une solution injectable stérile de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %) à la fin de la perfusion.
Erbitux 5 mg/ml est compatible avec :
  • les poches en polyéthylène (PE), en éthyl vinyl acétate (EVA) ou en chlorure de polyvinyle (PVC),
  • les nécessaires de perfusion en polyéthylène (PE), en polyuréthane (PUR), en éthyl vinyl acétate (EVA), en thermoplastique polyoléfine (TP) ou en chlorure de polyvinyle (PVC).
  • les seringues en polypropylène (PP) pour pompe à seringue.
Il faut veiller à garantir une manipulation aseptique lors de la préparation de la perfusion.
Erbitux 5 mg/ml doit être préparé de la manière suivante :
  • Pour une administration avec une pompe à perfusion ou un goutte-à-goutte (dilué avec une solution stérile de chlorure de sodium à 9 mg/ml [0,9 %]) : prendre une poche à perfusion de solution stérile de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %) de taille appropriée. Calculer le volume d'Erbitux nécessaire. Retirer de la poche à perfusion le volume correspondant de solution de chlorure de sodium au moyen d'une seringue stérile appropriée munie d'une aiguille adaptée. Prendre une seringue stérile appropriée et fixer une aiguille adaptée. Prélever le volume nécessaire d'Erbitux du flacon. Transférer Erbitux dans la poche à perfusion préparée. Répéter cette opération jusqu'à atteindre le volume calculé. Raccorder la ligne de perfusion et l'amorcer avec Erbitux dilué avant de commencer la perfusion. Utiliser un goutte-à-goutte ou une pompe à perfusion pour l'administration. Régler et contrôler la vitesse de la manière expliquée à la rubrique Posologie et Mode d'administration.
  • Pour une administration avec une pompe à perfusion ou un goutte-à-goutte (non dilué) : calculer le volume d'Erbitux nécessaire. Prendre une seringue stérile appropriée (minimum 50 ml) et fixer une aiguille adaptée. Prélever le volume nécessaire d'Erbitux du flacon. Transférer Erbitux dans un récipient ou un sac stérile sous vide. Répéter cette opération jusqu'à atteindre le volume calculé. Raccorder la ligne de perfusion et l'amorcer avec Erbitux avant de commencer la perfusion. Régler et contrôler la vitesse de la manière expliquée à la rubrique Posologie et Mode d'administration.
  • Pour une administration avec une pompe à seringue : calculer le volume d'Erbitux nécessaire. Prendre une seringue stérile appropriée et fixer une aiguille adaptée. Prélever le volume nécessaire d'Erbitux du flacon. Retirer l'aiguille et placer la seringue dans la pompe à seringue. Relier la ligne de perfusion à la seringue, régler et contrôler la vitesse de la manière expliquée à la rubriquePosologie et Mode d'administration et commencer la perfusion après avoir amorcé la ligne avec Erbitux ou avec une solution stérile de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9 %). Si nécessaire, répéter cette opération jusqu'à ce que le volume calculé soit perfusé.

PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE (début page)
LISTE I
Réservé à l'usage hospitalier.
Prescription réservée aux médecins spécialistes ou compétents en oncologie ou en cancérologie.
AMMEU/1/04/281/003 ; CIP 3400957075088 (RCP rév 30.08.2012) 1 fl 20 ml.
EU/1/04/281/005 ; CIP 3400957075200 (RCP rév 30.08.2012) 1 fl 100 ml.
Collect.

Prix ou tarif de responsabilité (HT) par UCD :UCD 9301128 (flacon de 20 ml) : 189,00 euros.
UCD 9301111 (flacon de 100 ml) : 945,00 euros.
Inscrit sur la liste des spécialités prises en charge en sus des GHS.

Titulaire de l'AMM : Merck KGaA.

MERCK SERONO
37, rue Saint-Romain. 69379 Lyon cdx 08
Tél : 04 72 78 25 25
Info médic/Pharmacovigilance :
Tél Vert : 08 00 88 80 24

E-mail : infoqualit@merck.fr
Site web :  http://www.merckserono.fr 

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