PROTELOS® : ranélate de strontium
FORMES et PRÉSENTATIONS (début page) |
COMPOSITION (début page) |
p sachet | |
Ranélate de strontium | 2 g |
Teneur en aspartam : 20 mg/sachet.
DC | INDICATIONS (début page) |
- Traitement de l'ostéoporose chez la femme ménopausée. Protelos réduit le risque de fractures vertébrales et de la hanche (cf Pharmacodynamie).
- Traitement de l'ostéoporose masculine chez les patients à risque élevé de fracture (cf Pharmacodynamie).
DC | POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION (début page) |
La dose recommandée est de 1 sachet de 2 g en une seule prise quotidienne par voie orale.
Coût du traitement journalier : 1,21 euro(s).
En raison de la nature de la pathologie concernée, le ranélate de strontium est destiné à être utilisé de façon chronique.
Protelos doit être administré à distance des repas du fait de la diminution de l'absorption du ranélate de strontium par les aliments, le lait et ses produits dérivés. Par ailleurs, étant donné sa lente absorption, Protelos doit être pris au moment du coucher et de préférence au moins 2 heures après le dîner (cf Interactions, Pharmacocinétique).
Les patient(e)s traité(e)s par ranélate de strontium doivent être supplémenté(e)s en calcium et en vitamine D si leurs apports alimentaires sont insuffisants.
- Sujet âgé :
- L'efficacité et la sécurité d'emploi du ranélate de strontium ont été établies après la ménopause, chez des femmes atteintes d'ostéoporose appartenant à une large tranche d'âge (jusqu'à 100 ans à l'inclusion). Aucune modification de dose n'est nécessaire chez les patient(e)s âgé(e)s.
- Insuffisance rénale :
- Le traitement par ranélate de strontium est déconseillé chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min) : cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Pharmacocinétique.
- Aucune modification de dose n'est nécessaire chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale légère à modérée (clairance de la créatinine comprise entre 30-70 ml/min) : cf Pharmacocinétique.
- Insuffisance hépatique :
- Le ranélate de strontium n'étant pas métabolisé, aucune modification de dose n'est nécessaire chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance hépatique.
- Population pédiatrique :
- La sécurité et l'efficacité de Protelos n'ont pas été établies chez les enfants de moins de 18 ans. Il n'existe pas de données disponibles.
Mode d'administration :
Voie orale.
Les granulés contenus dans le sachet doivent être mis en suspension dans un verre contenant un minimum de 30 ml d'eau (approximativement un tiers d'un verre standard).
Bien qu'il ait été démontré dans les études que le ranélate de strontium en suspension est stable pendant 24 h après préparation, la suspension doit être bue immédiatement après préparation.
DC | CONTRE-INDICATIONS (début page) |
- Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients.
- Épisode actuel ou antécédents d'événements veineux thromboemboliques (EVT), incluant la thrombose veineuse profonde et l'embolie pulmonaire.
- Immobilisation temporaire ou permanente due par exemple à une convalescence post-chirurgicale ou à un alitement prolongé.
DC | MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI (début page) |
- Utilisation chez l'insuffisant rénal :
- En l'absence de données de sécurité osseuse chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale sévère traité(e)s par ranélate de strontium, Protelos est déconseillé chez les patient(e)s ayant une clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min (cf Pharmacocinétique). Comme le veut la pratique médicale courante, un suivi périodique de la fonction rénale est recommandé chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale chronique. La poursuite du traitement par Protelos chez les patient(e)s développant une insuffisance rénale sévère sera évaluée au cas par cas.
- Événements veineux thromboemboliques (EVT) :
- Dans les études de phase III contrôlées versus placebo, le traitement par ranélate de strontium a été associé à une augmentation de l'incidence annuelle des EVT, incluant les embolies pulmonaires (cf Effets indésirables). La cause de cette augmentation demeure inconnue.
- Protelos est contre-indiqué chez les patient(e)s ayant des antécédents d'événements veineux thromboemboliques (cf Contre-indications) et doit être utilisé avec précaution chez les patient(e)s à risque d'EVT.
- La nécessité de poursuivre le traitement par Protelos doit être réévaluée chez les patient(e)s de plus de 80 ans à risque d'EVT.
- En cas de maladie ou d'affection entraînant une immobilisation, il est nécessaire d'interrompre dès que possible le traitement par Protelos (cf Contre-indications) et de prendre des mesures préventives adéquates. Le traitement ne doit pas être repris avant le rétablissement et le retour à une mobilité complète du (de la) patient(e). En cas de survenue d'EVT, Protelos doit être arrêté.
- Réactions cutanées :
- Des réactions cutanées mettant en jeu le pronostic vital, telles que des syndromes de Stevens-Johnson (SJS), des nécrolyses épidermiques toxiques (syndromes de Lyell) et des DRESS syndromes (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptom) ont été rapportées sous Protelos.
- Les patient(e)s doivent être informé(e)s des signes et des symptômes de ces réactions cutanées et leur apparition doit être étroitement surveillée. Le risque de survenue de SJS ou de nécrolyse épidermique toxique est plus important au cours des premières semaines de traitement et le délai d'apparition pour le DRESS syndrome est généralement de 3 à 6 semaines.
- Le traitement par Protelos doit être interrompu immédiatement en cas d'apparition de symptômes ou de signes de SJS, de nécrolyse épidermique toxique (comme par exemple un rash cutané progressif souvent associé à des lésions bulleuses ou des muqueuses) ou de DRESS syndrome (éruption cutanée, fièvre, hyperéosinophilie associées à des atteintes systémiques telles que adénopathie, hépatite, néphropathie interstitielle, pneumopathie interstitielle).
- Afin d'assurer une prise en charge optimale du SJS, de la nécrolyse épidermique toxique ou du DRESS syndrome, un diagnostic précoce doit être effectué et tout médicament suspect arrêté immédiatement. L'arrêt précoce du traitement est associé à un meilleur pronostic. L'évolution du DRESS syndrome est favorable dans la plupart des cas après l'arrêt de Protelos et l'instauration d'un traitement par corticostéroïdes si nécessaire. La guérison peut être lente et des rechutes ont été décrites après l'arrêt des corticostéroïdes.
- En cas de SJS, de nécrolyse épidermique toxique ou de DRESS syndrome survenant au cours d'un traitement par Protelos, ce dernier ne doit jamais être réadministré au (à la) patient(e).
- Interaction avec les tests en laboratoire :
- Le strontium interfère avec les méthodes colorimétriques de dosage du calcium sanguin et urinaire. Par conséquent, en pratique médicale, des méthodes de dosage faisant appel à la spectrophotométrie d'émission atomique à plasma couplé induit ou à la spectrophotométrie d'absorption atomique doivent être utilisées afin d'assurer une détermination exacte des taux de calcium sanguin et urinaire.
- Excipients :
- Protelos contient de l'aspartam, pouvant être nocif pour les patient(e)s atteint(e)s de phénylcétonurie.
DC | INTERACTIONS (début page) |
- Les aliments, le lait et ses produits dérivés et les médicaments contenant du calcium peuvent réduire la biodisponibilité du ranélate de strontium d'environ 60 à 70 %. Par conséquent, l'administration de Protelos et de ces produits doit être distante d'au moins 2 heures (cf Pharmacocinétique).
- Dans la mesure où les cations divalents peuvent former des complexes avec les tétracyclines et les quinolones orales au niveau gastro-intestinal et ainsi réduire leur absorption, l'administration simultanée du ranélate de strontium avec ce type de médicaments n'est pas recommandée. Par mesure de précaution, le traitement par Protelos devra être suspendu lors de la prise par voie orale de tétracyclines ou de quinolones.
- Une étude clinique d'interaction in vivo a montré que l'administration d'hydroxydes d'aluminium et de magnésium, qu'elle soit simultanée ou faite 2 heures avant la prise de ranélate de strontium, provoque une légère diminution de l'absorption du ranélate de strontium (diminution de 20 à 25 % de l'ASC), alors que l'absorption n'est pratiquement pas modifiée lorsque les antiacides sont donnés 2 heures après la prise de ranélate de strontium. Il est donc préférable de prendre les antiacides au moins 2 heures après Protelos. Cependant, lorsque ce schéma posologique est impossible, en raison de l'administration recommandée de Protelos au moment du coucher, une prise concomitante reste acceptable.
- Aucune interaction n'a été mise en évidence avec la supplémentation orale en vitamine D.
- Au cours des études cliniques, aucun signe d'interaction clinique ou d'augmentation notable des taux de strontium sanguin n'a été mis en évidence avec les médicaments susceptibles d'être couramment prescrits dans la population cible avec Protelos. Ces médicaments comprenaient : des anti-inflammatoires non stéroïdiens (incluant l'acide acétylsalicylique), des anilides (comme le paracétamol), des anti-H2 et des inhibiteurs de la pompe à protons, des diurétiques, de la digoxine et des hétérosides cardiotoniques, des dérivés nitrés organiques et autres vasodilatateurs à visée cardiaque, des inhibiteurs calciques, des bêtabloquants, des IEC, des antagonistes de l'angiotensine II, des agonistes bêta-2 adrénergiques sélectifs, des anticoagulants oraux, des antiagrégants plaquettaires, des statines, des fibrates et des benzodiazépines.
DC | FERTILITÉ/GROSSESSE/ALLAITEMENT (début page) |
Il n'existe pas de données sur l'utilisation du ranélate de strontium chez la femme enceinte.
A doses élevées, les études chez l'animal ont montré des effets réversibles sur les os de la progéniture de rates et de lapines traitées pendant la gestation (cf Sécurité préclinique). Si Protelos est utilisé par inadvertance pendant une grossesse, il doit être arrêté.
Allaitement :
Les données physicochimiques suggèrent une excrétion du ranélate de strontium dans le lait maternel.
Protelos ne doit pas être utilisé pendant l'allaitement.
Fertilité :
Les études effectuées chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet sur la fertilité des mâles et des femelles.
DC | CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES (début page) |
DC | EFFETS INDÉSIRABLES (début page) |
Aucune différence dans la nature des effets indésirables n'a été observée entre les groupes traités, et ce, que les patientes soient âgées de plus ou de moins de 80 ans à l'inclusion.
L'incidence globale des effets indésirables avec le ranélate de strontium n'a pas été différente de celle du placebo et ces effets indésirables ont été généralement légers et transitoires. Les plus fréquents de ces effets indésirables ont été des nausées et diarrhées, habituellement rapportées en début de traitement sans différence notable par la suite entre les deux groupes. L'interruption du traitement a été principalement due aux nausées (1,3 % et 2,2 % respectivement pour les groupes placebo et ranélate de strontium).
Lors des études de phase III, l'incidence annuelle d'EVT observée sur 5 ans a été d'approximativement 0,7 % avec un risque relatif de 1,4 (IC 95 % = [1,0 ; 2,0]) chez les patientes traitées par ranélate de strontium par rapport au placebo (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Les effets indésirables suivants ont été rapportés au cours des études cliniques et/ou d'utilisation après commercialisation du ranélate de strontium.
Les effets indésirables considérés comme possiblement liés au traitement par ranélate de strontium, lors des études de phase III, sont listés ci-dessous selon la convention suivante (fréquence versus placebo) : très fréquent (> 1/10) ; fréquent (> 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (> 1/1000, < 1/100) ; rare (> 1/10 000, < 1/1000) ; très rare (< 1/10 000), fréquence inconnue (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
System Organ Class (SOC) Fréquence de groupe Effets indésirables | Pourcentage de patients ayant présenté un effet indésirable | |
Traitement | ||
Ranélate de strontium (n = 3352) | Placebo (n = 3317) | |
Affections du système nerveux | ||
Fréquent : | ||
- Céphalées | 3,3 % | 2,7 % |
- Troubles de la conscience | 2,6 % | 2,1 % |
- Perte de mémoire | 2,5 % | 2 % |
Peu fréquent : | ||
- Convulsions | 0,4 % | 0,1 % |
Affections gastro-intestinales | ||
Fréquent : | ||
- Nausées | 7,1 % | 4,6 % |
- Diarrhée | 7 % | 5 % |
- Pertes fécales | 1 % | 0,2 % |
Fréquence inconnue* : | ||
- Vomissement | - | - |
- Douleurs abdominales | - | - |
- Irritations des muqueuses buccales (stomatite et/ou ulcération buccale) | - | - |
- Reflux gastro-oesophagien | - | - |
- Dyspepsie | - | - |
- Constipation | - | - |
- Flatulence | - | - |
Affections hépatobiliaires | ||
Fréquence inconnue* : | ||
- Augmentation des transaminases sériques (associée à des réactions d'hypersensibilité cutanée) | - | - |
- Hépatite | - | - |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | ||
Fréquent : | ||
- Dermatite | 2,3 % | 2 % |
- Eczéma | 1,8 % | 1,4 % |
Rare : | ||
- DRESS syndrome (cf Mises en garde et Précautions d'emploi) | - | - |
Très rare : | ||
- Réactions cutanées sévères (SCARs) : syndrome de Stevens-Johnson et nécrolyse épidermique toxique (syndrome de Lyell) : cf Mises en garde et Précautions d'emploi | - | - |
Fréquence inconnue* : | ||
- Réactions d'hypersensibilité cutanée (rash, prurit, urticaire, angio-oedème) | - | - |
- Alopécie | - | - |
Affections musculosquelettiques et systémiques | ||
Fréquence inconnue* : | ||
- Douleurs musculosquelettiques (spasmes musculaires, myalgies, douleurs osseuses, arthralgies et douleurs des extrémités) | - | - |
Affections vasculaires | ||
Fréquent : | ||
- Événements veineux thromboemboliques (EVT) | 2,7 % | 1,9 % |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | ||
Fréquence inconnue* : | ||
- OEdème périphérique | - | - |
- Pyrexie (associée à des réactions d'hypersensibilité cutanée) | - | - |
Affections psychiatriques | ||
Fréquence inconnue* : | ||
- État confusionnel | - | - |
- Insomnie | - | - |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | ||
Fréquence inconnue* : | ||
- Hyperréactivité bronchique | - | - |
Affections hématologiques et du système lymphatique | ||
Fréquence inconnue* : | ||
- Insuffisance médullaire | - | - |
- Éosinophilie (associée à des réactions d'hypersensibilité cutanée) | - | - |
- Lymphadénopathie (associée à des réactions d'hypersensibilité cutanée) | - | - |
Paramètres biologiques | ||
Fréquent : | ||
- Augmentations de la créatine phosphokinase (CPK) dans le sang** | 1,4 % | 0,6 % |
* Expérience rapportée après la commercialisation.
** Fraction musculosquelettique > 3 fois la limite supérieure de la normale. Dans la plupart des cas, ces valeurs se sont normalisées spontanément sans modification du traitement.
DC | SURDOSAGE (début page) |
Aucun événement cliniquement pertinent n'a été relevé suite à des épisodes de surdosage lors des essais cliniques (jusqu'à 4 g par jour pendant une durée maximale de 147 jours).
L'administration de lait ou d'antiacides peut être utile afin de réduire l'absorption du médicament. En cas de surdosage important, il peut être envisagé de provoquer des vomissements afin d'éliminer le médicament non absorbé.
PP | PHARMACODYNAMIE (début page) |
- Mécanisme d'action :
- In vitro, le ranélate de strontium :
- augmente la formation osseuse dans les cultures de tissu osseux ainsi que la réplication des précurseurs ostéoblastiques et la synthèse de collagène dans les cultures de cellules osseuses ;
- diminue la résorption osseuse en diminuant la différenciation des ostéoclastes et leur activité de résorption.
- Il rééquilibre ainsi le métabolisme osseux en faveur de la formation.
- L'activité du ranélate de strontium a été étudiée sur plusieurs modèles non cliniques. En particulier, chez les rats, le ranélate de strontium augmente la masse osseuse trabéculaire, le nombre et l'épaisseur des travées ; ceci a pour conséquence une amélioration de la solidité de l'os.
- Dans le tissu osseux, que ce soit chez l'animal ou chez l'homme, le strontium est principalement adsorbé à la surface du cristal osseux et ne se substitue que faiblement au calcium dans le cristal d'apatite de l'os nouvellement formé. Le ranélate de strontium ne modifie pas les caractéristiques du cristal osseux. Des biopsies osseuses de la crête iliaque, obtenues lors d'études de phase III, après des durées de traitement allant jusqu'à 60 mois à raison de 2 g/jour de ranélate de strontium, n'ont montré aucun effet délétère sur la qualité osseuse ou sur sa minéralisation.
- Les effets combinés de la distribution osseuse du strontium (cf Pharmacocinétique) et de l'augmentation de l'absorption des rayons X avec le strontium par rapport au calcium conduisent à une amplification de la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA). Les données disponibles indiquent que ces facteurs représentent approximativement 50 % de la variation de la DMO mesurée sur 3 ans de traitement par Protelos à 2 g/jour. Ceci doit être pris en compte lors de l'interprétation des variations de la DMO pendant le traitement par Protelos. Dans les études de phase III qui ont démontré l'efficacité antifracturaire du traitement par Protelos, la mesure moyenne de la DMO a augmenté d'environ 4 % par an au rachis lombaire et de 2 % par an au col fémoral par rapport à la valeur initiale, atteignant respectivement, en fonction de l'étude, 13 à 15 % et 5 à 6 % après 3 ans de traitement.
- Dans les études de phase III, comparativement au placebo, les marqueurs biochimiques de la formation osseuse (phosphatases alcalines osseuses et propeptide C-terminal du procollagène de type I) ont augmenté et ceux de la résorption osseuse (C-télopeptides sériques et N-télopeptides urinaires) ont diminué, à partir du 3e mois et jusqu'à 3 ans de traitement.
- Secondairement aux effets pharmacologiques du ranélate de strontium et sans qu'aucune conséquence clinique n'ait été notée, de légères diminutions des taux sériques de calcium et de parathormone (PTH) ainsi que des augmentations des concentrations sanguines de phosphore et de l'activité totale des phosphatases alcalines, ont été observées.
- Efficacité clinique :
- L'ostéoporose est définie par une DMO au niveau du rachis ou du col fémoral inférieure d'au moins 2,5 écarts types par rapport à la valeur moyenne d'une population normale jeune. Un certain nombre de facteurs de risque sont associés à l'ostéoporose post-ménopausique tels que : une faible masse osseuse, une faible densité minérale osseuse, une ménopause précoce, des antécédents de tabagisme et des antécédents familiaux d'ostéoporose. Les conséquences cliniques de l'ostéoporose sont les fractures. Le risque de fractures est augmenté avec le nombre de facteurs de risque.
-
- Traitement de l'ostéoporose post-ménopausique :
- Le programme d'évaluation de l'efficacité antifracturaire de Protelos comportait deux études de phase III contrôlées versus placebo : l'étude SOTI et l'étude TROPOS.
- L'étude SOTI a inclus 1649 femmes ménopausées ayant une ostéoporose avérée (faible DMO lombaire et antécédent de fracture vertébrale) et âgées en moyenne de 70 ans.
- L'étude TROPOS a inclus 5091 femmes ménopausées ostéoporotiques (faible DMO au niveau du col du fémur et antécédent de fracture pour plus de la moitié d'entre elles) et âgées en moyenne de 77 ans. Au total, SOTI et TROPOS ont enrôlé 1556 patientes âgées de plus de 80 ans à l'inclusion (23,1 % de la population étudiée). En plus de leur traitement (2 g/jour de ranélate de strontium ou placebo), les patientes ont reçu tout au long des deux études une supplémentation adaptée en calcium et en vitamine D.
- Dans l'étude SOTI, Protelos a réduit sur 3 ans le risque relatif de nouvelle fracture vertébrale de 41 % (Tableau 1). L'effet a été significatif dès la première année. Des bénéfices comparables ont été démontrés chez les femmes qui avaient des fractures multiples à l'inclusion. Le risque relatif de fractures vertébrales cliniques (définies comme des fractures associées à des douleurs dorsales et/ou à une diminution de la taille d'au moins 1 cm) a été réduit de 38 %. Protelos a aussi diminué le nombre de patientes ayant perdu au moins 1 cm sur leur stature comparativement au placebo. L'évaluation de la qualité de vie a montré le bénéfice de Protelos par rapport au placebo tant sur l'échelle spécifique QUALIOST que sur le score de perception de santé générale de l'échelle générique SF-36.
- L'efficacité de Protelos à réduire le risque de nouvelle fracture vertébrale a été confirmée dans l'étude TROPOS, y compris pour les patientes atteintes d'ostéoporose n'ayant pas de fracture prévalente.
Tableau 1 : Incidence de patientes avec fracture vertébrale et réduction du risque relatif de fracture Placebo Protelos Réduction du risque relatif vs placebo (IC 95 %), p Étude SOTI n = 723 n = 719 Nouvelle fracture vertébrale sur 3 ans 32,8 % 20,9 % 41 % (27-52)
p < 0,001Nouvelle fracture vertébrale la 1re année 11,8 % 6,1 % 49 % (26-64)
p < 0,001Nouvelle fracture vertébrale clinique sur 3 ans 17,4 % 11,3 % 38 % (17-53)
p < 0,001Étude TROPOS n = 1823 n = 1817 Nouvelle fracture vertébrale sur 3 ans 20 % 12,5 % 39 % (27-49)
p < 0,001- Chez les patientes âgées de plus de 80 ans à l'inclusion, une analyse des études SOTI et TROPOS combinées a montré que Protelos réduit le risque relatif de survenue de nouvelles fractures vertébrales de 32 % après 3 ans de traitement (incidence de 19,1 % avec le ranélate de strontium contre 26,5 % avec le placebo).
- Dans une analyse a posteriori chez des patientes issues des études SOTI et TROPOS combinées, patientes ayant des DMO initiales lombaire et/ou du col fémoral correspondant à des valeurs ostéopéniques et n'ayant pas de fracture prévalente mais au moins un facteur additionnel de risque de fracture (n = 176), Protelos a réduit le risque de première fracture vertébrale de 72 % après 3 ans (incidence des fractures vertébrales de 3,6 % avec le ranélate de strontium contre 12 % avec le placebo).
- Une analyse a posteriori de l'étude TROPOS a été réalisée dans un sous-groupe de patientes d'intérêt médical particulier, présentant un haut risque de fracture (défini par un T-score au niveau du col fémoral <= - 3 DS [référence du laboratoire correspondant à - 2,4 DS selon la classification NHANES III] et un âge >= 74 ans [n = 1977, i.e. 40 % de la population de l'étude TROPOS]). Dans ce groupe, après 3 ans de traitement, Protelos a réduit le risque de fracture de hanche de 36 % par rapport au placebo (Tableau 2).
Tableau 2 : Incidence de patientes avec fracture de hanche et réduction du risque relatif de fracture de hanche, chez les patientes ayant une DMO <= - 2,4 DS (NHANES III) et un âge >= 74 ans Placebo Protelos Réduction du risque relatif vs placebo (IC 95 %), p Étude TROPOS n = 995 n = 982 Fracture de hanche sur 3 ans 6,4 % 4,3 % 36 % (0-59), p = 0,046
-
- Traitement de l'ostéoporose masculine :
- L'efficacité de Protelos dans l'ostéoporose masculine a été démontrée dans une étude conduite sur 2 ans, en double aveugle, contrôlée versus placebo, avec une analyse principale à un an chez 243 patients (population en intention de traiter ITT, 161 patients ayant reçu du ranélate de strontium) à risque élevé de fracture (moyenne d'âge : 72,7 ans ; T-score moyen-DMO lombaire = - 2,6 ; prévalence de fracture vertébrale = 28 %).
- Tous les patients avaient une supplémentation quotidienne en calcium (1000 mg) et vitamine D (800 UI).
- Une augmentation statistiquement significative de la DMO versus placebo a été observée dès les 6 premiers mois de traitement par Protelos.
- Sur 12 mois, une augmentation statistiquement significative de la DMO du rachis lombaire,critère principal d'efficacité, a été observée (E [SE] = 5,32 % [0,75] ; 95 % IC = [3,86 ; 6,79] ; p < 0,001), similaire à celle observée dans les études pivots antifracturaires de phase III conduites chez les femmes ménopausées.
- Une augmentation statistiquement significative de la DMO du col fémoral et de la DMO de la hanche totale (p < 0,001), ont été observées après 12 mois.
- Population pédiatrique :
- L'Agence européenne du médicament a accordé une dérogation concernant la soumission de résultats d'études dans l'ostéoporose avec Protelos pour toutes les catégories de la population pédiatrique (cf Posologie et Mode d'administration pour l'information sur l'utilisation pédiatrique).
PP | PHARMACOCINÉTIQUE (début page) |
Étant donné sa forte polarité, l'absorption, la distribution et la liaison aux protéines plasmatiques de l'acide ranélique sont faibles. Il n'y a pas d'accumulation de l'acide ranélique et aucun métabolisme n'a été mis en évidence chez l'animal ou chez l'homme. L'acide ranélique absorbé est rapidement éliminé sous forme inchangée par le rein.
- Absorption :
- La biodisponibilité absolue du strontium est d'environ 25 % (de 19 à 27 %) après une administration orale de 2 g de ranélate de strontium. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes en 3 à 5 heures après l'administration d'une dose unique de 2 g. L'état d'équilibre est atteint après 2 semaines de traitement. La prise de ranélate de strontium avec du calcium ou des aliments réduit la biodisponibilité du strontium d'environ 60 à 70 %, comparativement à une administration 3 heures après un repas. En raison de l'absorption relativement lente du strontium, la prise d'aliments et de calcium doit être évitée avant et juste après l'administration de Protelos. La supplémentation orale en vitamine D n'a pas d'effet sur l'exposition au strontium.
- Distribution :
- Le strontium a un volume de distribution d'environ 1 l/kg. La liaison du strontium aux protéines plasmatiques humaines est faible (25 %) et le strontium possède une forte affinité pour le tissu osseux. La mesure de la concentration en strontium dans des biopsies de la crête iliaque chez des patientes traitées jusqu'à 60 mois à raison de 2 g de ranélate de strontium par jour semble indiquer que les concentrations osseuses atteignent un plateau après environ 3 ans de traitement. Aucune donnée sur la cinétique de l'élimination osseuse du strontium n'est disponible chez le patient après arrêt du traitement.
- Biotransformation :
- Étant un cation divalent, le strontium n'est pas métabolisé. Le ranélate de strontium n'inhibe pas les enzymes du cytochrome P450.
- Élimination :
- L'élimination du strontium est temps et dose-indépendante. La demi-vie effective du strontium est d'environ 60 heures. L'excrétion du strontium se fait par voie rénale et gastro-intestinale. Sa clairance plasmatique est d'environ 12 ml/min (CV 22 %) et sa clairance rénale d'environ 7 ml/min (CV 28 %).
- Données pharmacocinétiques dans des conditions cliniques particulières :
-
- Sujet âgé :
- Des données de pharmacocinétique de population n'ont pas montré de relation entre l'âge et la clairance apparente du strontium dans la population cible.
-
- Insuffisant rénal :
- Chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale légère à modérée (clairance de la créatinine comprise entre 30 et 70 ml/min), la clairance du strontium diminue comme celle de la créatinine (diminution d'environ 30 % lorsque la clairance de la créatinine est comprise entre 30 et 70 ml/min), induisant ainsi une augmentation des taux plasmatiques de strontium. Dans les études de phase III, 85 % des patientes avaient une clairance de la créatinine entre 30 et 70 ml/min et 6 % inférieure à 30 ml/min à l'inclusion, et la clairance de la créatinine moyenne était d'environ 50 ml/min. Ainsi, aucune modification de posologie n'est nécessaire chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale légère à modérée. Aucune donnée pharmacocinétique chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min) n'est disponible.
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- Insuffisant hépatique :
- Aucune donnée chez les patient(e)s atteint(e)s d'insuffisance hépatique n'est disponible. En raison des propriétés pharmacocinétiques du strontium, aucun effet n'est attendu.
PP | SÉCURITE PRÉCLINIQUE (début page) |
L'administration orale chronique de fortes doses de ranélate de strontium chez des rongeurs a induit des anomalies osseuses et dentaires, principalement des fractures spontanées et une minéralisation retardée. Ces effets ont été rapportés avec des taux osseux de strontium 2 à 3 fois supérieurs à ceux observés dans les études cliniques à long terme et étaient réversibles à l'arrêt du traitement.
Les études de toxicité de la reproduction chez le rat et le lapin ont montré des malformations osseuses et des dents (exemple : os longs courbés et côtes ondulées) chez les petits. Chez le rat, les effets ont été réversibles 8 semaines après l'arrêt du traitement.
DP | MODALITÉS DE CONSERVATION (début page) |
- Durée de conservation :
- 3 ans.
- Après reconstitution dans l'eau :
- La suspension est stable pendant 24 heures. Cependant, il est recommandé de la boire immédiatement après sa préparation (cf Posologie et Mode d'administration).
DP | MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION (début page) |
PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE (début page) |
AMM | EU/1/04/288/003 ; CIP 3400936517035 (RCP rév 27.06.2012). |
Prix : | 33,83 euros (28 sachets). |
Remb Séc soc à 30 % dans le traitement de l'ostéoporose post-ménopausique pour réduire le risque de fractures vertébrales et de la hanche chez les patientes à risque élevé de fracture ayant une contre-indication ou une intolérance aux bisphosphonates ou n'ayant pas d'antécédent d'événement thrombo-embolique veineux ou d'autres facteurs de risque d'événement thrombo-embolique veineux notamment l'âge supérieur à 80 ans. Sont considérées comme patientes à risque élevé de fracture :
Collect. |
SERVIER MÉDICAL
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